Dans le domaine des sports d’élite, gérer efficacement la récupération des athlètes est devenu de plus en plus crucial en raison de l’intensité et de la fréquence croissantes des compétitions. Veiller à ce que les athlètes puissent récupérer correctement contribue à réduire le risque de blessures et à prévenir le surentraînement, qui peut avoir de graves conséquences sur les performances. Une étude récente menée par Max Riemann de l’Université de la Ruhr à Bochum, en Allemagne, a exploré une nouvelle méthode de monitoring de la fatigue musculaire grâce au dispositif Myocene qui combine l’électrostimulation du muscle quadriceps avec la mesure de force. Les recherches de Max avaient pour objectif de valider la nouvelle méthode utilisant l’appareil Myocene comme marqueur efficace de la fatigue musculaire résultant de divers types d’entraînement de haute intensité*.
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Conception de l’étude et participants
L’étude a porté sur douze étudiants sportifs en bonne santé, âgés en moyenne de 22,5 ans, comprenant un nombre égal d’hommes et de femmes. Les participants ont subi trois types différents d’interventions d’entraînement de haute intensité : entraînement de force (ST), entraînement d’endurance (EN) et entraînement de sprint (SP), chacun suivi d’une semaine de récupération. Les interventions ont été randomisées et contrebalancées pour garantir l’équité et l’exactitude des résultats.
Les programmes d’entraînement spécifiques comprenaient :
– Musculation (ST) : Squats de surcharge excentriques (4 séries de 6 répétitions avec 70% de 1RM concentriques et 100% de 1RM excentriques)
– Endurance (EN) : Course au seuil de 4 mmol de lactate pendant 4 séances de 10 minutes chacune
– Sprint (SP): sprints complets de 5 secondes chacun, effectués 4 fois par séries de 6
Méthodologie
La fatigue a été évaluée à l’aide du dispositif Myocene qui mesure la force évoquée de la stimulation à basse et àhaute fréquence du quadriceps. Les mesures ont été prises au départ, avant et après l’exercice, ainsi que 24 et 48 heures après l’exercice. La mesure principale était le rapport de force basse et haute fréquence, appelée Powerdex (PD). Les résultats de PD ont été comparés aux modifications de la hauteur de saut en contre-mouvement (CMJ), des taux sériques de créatine kinase (CK) et des douleurs musculaires d’apparition retardée (DOMS).
L’étude a conclu que le PD est un outil fiable et valide pour mesurer la fatigue musculaire et la récupération dans des conditions pratiques de terrain. Elle a démontré une plus grande sensibilité à la fatigue neuromusculaire, en particulier après un entraînement de force, tandis que sa sensibilité aux dommages musculaires (indiqués par l’activité CK) était plus faible, en particulier après un entraînement de sprint. La fatigue métabolique et cardiorespiratoire, généralement associée à l’entraînement d’endurance, semblait moins pertinente pour les modifications du PD.
L’appareil Myocene change la donne pour optimiser la gestion de la récupération chez les athlètes, en particulier pour ceux qui réalisent un travail intensif des quadriceps en entraînement de force et de sprint. En suivant avec précision la fatigue musculaire, les entraîneurs et les athlètes peuvent adapter les protocoles de récupération plus efficacement, améliorant ainsi les performances et réduisant le risque de surentraînement et de blessures.
*Reimann, M. , Rosenthal, T. Ferrauti, A.. Validity of low frequency fatigue (LFF) as a marker of muscle function after a strength, endurance or sprint training under field conditions. Poster presented at the 2024 ECSS conference.